Alors que le nombre de personnes sans-abris ne cesse de croître en Région de Bruxelles-Capitale, la présente contribution explore les raisons de droit constitutionnel de cet échec sociétal. Dans un premier temps, l’éclatement des compétences entre les différents niveaux de pouvoirs est décortiqué, au regard de ce qui est défini comme étant une politique cohérente en matière de sans-abrisme, à savoir la coordination entre la prévention, l’accueil d’urgence et la réinsertion. Sont dans un second temps abordés les mécanismes de coopération et de concertation destinés à pallier cet éclatement. Il ressort toutefois de l’analyse que ces derniers échouent à rassembler tous les acteurs compétents et pêchent par leur opacité et leur caractère volontariste. À partir de ces deux constats, des pistes de réflexion sont lancées dans une troisième partie, avec en ligne de mire la septième Réforme de l’État. Ainsi, dans le sillage d’autres propositions doctrinales, un renforcement des compétences de la Région de Bruxelles-Capitale semble par exemple devoir être privilégié. D’autres pistes, telles que la consécration du sans-abrisme en tant que compétence en soi, pourraient assurer une plus grande visibilisation du sujet. À défaut de réaction politique adéquate, la répartition des compétences et le fédéralisme coopératif pourraient également être remis en cause par le biais d’une action judiciaire en responsabilité, en suivant les enseignements issus du Klimaatzaak.

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